Les Minoteries


Le moulin à farine industriel

Quai Surcouf

 Les minoteries sont un site important au niveau de la surface. Ce site se présente de manière allongé. Les bâtiments principaux longent le quai Surcouf. À travers son évolution, il a été successivement occupé par divers implantations industrielles telles que des minoteries, une distillerie, une laiterie.

 La minoterie Deniaud sera créé en 1897. À cette époque, le port est encore relativement florissant bien que son activité tende déjà à régresser. En effet le trafic fluvial et maritime commence à céder de la place au transport ferroviaire. Cette proximité de la gare de marchandises et du port explique le choix de l’emplacement du site. L'acheminement bénéficie aussi de cette proximité du port. On y reçoit la source essentielle d'énergie : le charbon qui était transporté par bateau depuis le Pays de Galles et débarqué en face des usines . Pendant la première guerre mondiale, ce combustible engendre une grave préoccupation. Son approvisionnement se fait de plus en plus difficile ce qui pousse Mr. Deniaud  à faire construire un bateau à voile et moteur en Hollande :"La Maryse". Non sans risque ce bateau traversait la mer et remontait la Vilaine jusqu'au bassin de Redon. La minoterie Deniaud a armé plusieurs navires comme le" Printemps", le "Si j'étais roi", le "Saint Paul"et la "Minoterie Redonnaise l'Anonyme "le "M.J.B 1"et le "M.J.B 2". En complément, des chalands amenaient les autres produits  

D'un esprit novateur,Mr. Deniaud estime utile d'employer de nouveaux moyens de transport. En 1909,il acquiert les premières automobiles et le premier camion de la ville. La construction du pont tournant de la S N C F entre les années 1880-1885 (on ne connait pas la date exacte) va faciliter l'approvisionnement de l'usine. Ce raccordement de la voie ferrée,surnommé voie maritime, permet de relier le bassin à flot à la gare. Le blé provient de toute la France, mais aussi il est importé d'Argentine. Il arrive par voie ferrée et par voie maritime. Cet industriel a su exploiter au maximum les voies de communication. L'eau n'est pas seulement un mode communication, qui apporte les denrées et le charbon nécessaire à la production de la farine, elle est aussi utilisée comme une source d'énergie. Indispensable au fonctionnement des machines à vapeur, elle provient du lieu même d'implantation : le bassin à flot.    

 Le 21 mars 1908 la minoterie est victime d'un incendie et elle est anéantie. Ses propriétaires veulent conserver les avantages de cette situation unique et font reconstruire de nouveau locaux au même emplacement. Petit à petit, elle devient l'une des plus importantes minoteries de l'Ouest. L'usine embauche une vingtaine d'ouvriers, et reprend sa marche ascendante jusqu'au prochain incendie, le 7 mai 1926   Cette catastrophe met directement fin à l'activité de minoterie de ce bâtiment. Après ce dernier incendie, Mr. Deniaud décide de transformer cette minoterie en distillerie. La distillerie semblait être un secteur plus porteur dans la région à ce moment. Mr. Deniaud, homme d'affaire a flairé cela. Ce nouvel établissement portera le nom de Distillerie du Blavet.  Son fonctionnement sera de courte duré, de 1927 à 1929. La liquidation de l'entreprise est prononcée en mai 1932.

En 1933 elle est rachetée par un consortium. Jusqu'à 1940, elle est propriété de la famille Naiditch. D'origine ukrainienne, cette famille juive avait émigré vers la France en 1920. 

Elle obtient la nationalité française. Pendant la guerre, va être obligée d'émigrer aux Etats-Unies et est obligée de confier la direction de l'usine à Mr. Fresnay. Il dirigeait déjà l'usine depuis 1934, et il continuera jusqu'en 1970. Pendant une longue période, la distillerie est façonnier de l'Etat, ce qui lui assure une certaine prospérité. Elle emploie une vingtaine d'ouvriers de manière sédentaire. Lors des campagnes de pommes, ce chiffre monte à 80. Après un déclin naturel de son activité, la distillerie ferme en 1970.

Quant à la Minoterie Redonnaise , elle s'implante Quai Surcouf en 1906 et son activité va durée jusqu'en 1943. Pendant la seconde guerre mondiale, l’entrepôt de la minoterie sert à stocker les produits alimentaires de luxe de l'armée Anglaise. Ensuite, il est réutilisé par les Allemands pour conserver leurs vives. C'est en 1943 que cette société devient les Grands Moulins de Redon. A cette époque la minoterie ne produit plus que de l'aliment pour bétail. Dix ans plus tard, les négociants Négobeureuf  rachètent les établissements. Ils entreprennent une démolition partielle. Ils abattent la minoterie du Châtelet et transforment l’entrepôt. En 1967 Négobeureuf est intégré à l'Union Laitière Normande . Il en découle une plus grande spécialisation de la production. Redon est chargé de la fabrication du beurre. À partir de 1982, la laiterie va connaitre de grave difficultés économiques. La direction d'U.L.N l'oblige à cesser son activité en 1986 . L'usine en 1986 n'emploie plus qu'une centaine d'ouvriers, alors qu'a son apogée, elle faisait travailler plus de 200 personnes   

Référence : La journée du patrimoine du  16 et 17 septembre 2000

Au fond la laiterie avec la passerelle pour charger et décharger les wagons au premier plan la grue de la distillerie