Sur vingt mètres le quai Duguay Trouin

       L’Echo du pays de Redon                                                                         24-05-1952

Sur vingt mètres le Quai Duguay Trouin

s’effondre en aval du Barrage

  Jeudi matin, vers 10h.30 le quai Duguay-Trouin, dans sa partie en aval du barrage et juste au débouché de la rue du Plessis s’est effondré dans la Vilaine.

  Déjà depuis le mardi la route s’était fendillée et les employés des Ponts et Chaussées travaillant sur le barrage, se rendaient compte que l’accident se produirait.

  Dans le même temps d‘ailleurs, ils s’aperçurent que la vase qui se voyait dans la Vilaine à marée basse, était disparue et que de nombreuses pierres qui se trouvaient également au pied du quai avaient été roulées au milieu du lit.

  Cela provenait du fait que depuis quelques 3 semaines 2 portes des barrages ont leur moteur en panne et ne peuvent fonctionner qu’à la main, aussi seule la porte Ouest était ouverte.

  La poussée de l’eau avec pression dans cet étroit passage avait ainsi dégagé les pierres, puis désagrégé le dessous du quai.

  Dans le même temps, Mme Stéphan, qui habite la maison face au quai, entendait le papier de sa tapisserie craquer sans arrêt. Jeudi matin fort heureusement, personne ni aucune barque ne se trouvaient là au moment de l’effondrement.

      L’Echo du pays de Redon                                                                                                                                 31-10-1953

La réfection du quai Duguay-Trouin

  En ce matin du jeudi 22 mai 1952, un effondrement du quai Duguay-Trouin en aval du barrage insubmersible de Redon se produisait sur une longueur d’environ 25 mètres. Le mur en cubes de granit s’était décollé de la route et une vaste excavation s’était produite.

  Aussitôt les services des Ponts et Chaussées avaient pris les mesures de précaution indispensable en construisant un muret en briques qui empêchait toute circulation dans cette partie dangereuse, cependant que les services techniques étudiaient et évaluaient des projets de réfection et de consolidation du quai.

  Après bien des séjours dans les bureaux officiels, ceux-ci viennent enfin d’entrer dans leur phase d’exécution.

  Depuis un mois environs, en effet, l’entreprise Dodin, de Nantes, qui a déjà effectué le dévasement du canal de Nantes à Brest, procède aux travaux de remise en état. Ceux-ci consistaient tout d’abord à dégager l’emplacement de l’ancien mur de toutes les pierres récupérables et de la vase : puis à enfoncer quelques troncs d’arbres permettant la pose d’un chemin pour les ouvriers.

  Maintenant l’on procède à l’enfoncement de palplanches qui maintiendront solidement le futur quai. Celles-ci d’une longueur d’environ 11 mètres et d’un poids de 800 kilos, sont enfoncés de près de 5 mètres dans la vase.

  Malheureusement, le travail n’est pas si facile qu’il en a l’air, car très souvent ces palplanches rencontrent les troncs d’arbres qui avaient servi il y a quelque 200 ans à la construction du quai. Les ouvriers, grâce à la grue très puissante, sont donc dans l’obligation de dégager, puis retirer ces troncs et cela cause un assez grand retard.

   Lorsque toutes les palplanches seront enfoncées, elles seront coupées au chalumeau à égale longueur et le quai sera alors appuyé contre cette digue. Le sommet sera construit en pente faisant ainsi une excellente garantie contre les vagues

  Le montant des travaux est estimé à 8 millions et si le temps et les conditions d’enfoncement des palplanches sont normaux tout doit être terminé pour la fin de l’année.

                                                                                                     G.S.