L'Usine à Gaz de Redon

L'usine à gaz Redonnaise

40 rue de Vannes, à Redon

L’usine fut fondée après la guerre de 1870.La propriétaire ,Mme. Burke d’un premier mariage puis Mme. Lansdorf,ne résidait pas à Redon,ses ouvriers ne la connaissaient pas.Dans les année 1900,le directeur était Mr.DREAN  et c’est son fils Maurice, bien connu des vieux Redonnais pour ses interventions dans les fêtes et kermesses du Pays de Redon,qui lui succèdera de 1950 à 1956.Mr.Dréan père était réputé beaucoup plus dur que son fils.Il controlait tout,il ne fallait surtout pas rester sans rien faire.Il regardait souvant sa montre et si jamais les chauffeurs de four n'avançaient pas assez vite,il huchait dessus pour accélérer le mouvement.Il ne tolérait pas les repos à ne rien faire entre deux tâches chez les manoeuvres et les ouvriers.La dureté du travail des chauffeurs de four leur valait des avantages en natures:l’usine leur accordait du gaz à prix réduit.Mais même s’ils étaient un peu mieux payés que les autres , pas question d’aller demander au patron une augmentation de salaire.Aux courageux qui osaient, le patron leur répondait en leur montrant la porte et en disant:”si ça ne vous plait pas ici,allez voir voir ailleurs.”Après la fermeture en 1956,une réunion amicale rassembla pour la dernière fois le personnel autour de la propriétaire venue pour la circonstance.

Mr.Dréan père,Mr.et Mme Maurice Dréan étaient également présents.Ce ne fut pas un enterrement,ni une fête. Le coeur triste chacun a assisté à la fin de l’histoire de cette usine.

 Cette usine se trouvait 40 rue de Vannes à la place des établissements Perrin et Monnier.

Le personnel était constitué de trois chauffeurs de four, plus un remplaçant; deux plombiers mécaniciens, un charretier et quelques manoeuvres pour l’aider à charger et décharger le charbon.

 Le charbon était reçu par train, les wagons l’amenaient au bout du bassin. Ensuite, le charretier le conduisait en tombereau. Il y avait deux four dont l’un était continuellement en service, le deuxième se tenait prêt pour une relève éventuelle en cas de défaillance du premier. Les trois chauffeurs pratiquaient donc le système des 3X8. Ils travaillaient torse nus du fait de la chaleur extrême. Ils ne pouvaient pas manger chez eux car les fours ne devaient surtout pas s’éteindre, ni le travail être interrompu. Résultat,ils emmenaient leurs gamelles et déjeunaient sur place. Leur travail consistait essentiellement à charger de charbon le foyer du four. Le gaz était contenu par la combustion de la houille à haute température (1000 degrés) et à l’abri de l’air dans des cornues (le procédé s'appelle pyro génération). Aspiré par des moteurs, le gaz passait ensuite à travers une grande cloche remplie de copeaux de bois humide,de terre, de sulfate de fer. C’était la phase de l’épuration. Enfin le gaz complètement épuré,  débarrassé de ses goudrons, de ses vapeurs ammoniacales, de son Hydrogène sulfuré et des cyanures,était refoulé dans le gazomètre puis distribué chez les usagers. Ils y avait deux gazomètres à l’usine de Redon.

  Quant aux plombiers,ils surveillaient les fuites de gaz dans les canalisations et ouvraient de nouvelles tranchées pour étendre le réseau. Saint-Nicolas bourg était desservi par l’usine à gaz de Redon. On y comptait une centaine d’abonnés et environ de Redon.

  La concurrence de Butagaz tua le gaz de ville et ruina l’usine. Le gaz de l’usine était beaucoup plus cher. Petit à petit, les gens ont préféré les bouteilles au gaz de ville. L’usine n’était dès lors plus rentable. Au moment de la fermeture, le problème du chômage se posa pour les employés. L’attitude du syndicat fut fort décevante dans la mesure ou le délégué syndical ne faisait que renvoyer les employés chez l’inspecteur du travail. Mais les ouvriers trop peu nombreux, trop éparpillés ne représentaient pas une force réelle. Heureusement la plus grande partie des ouvriers de l’usine furent repris par  EDF-GDF.

  Malgré tout, les gens à cette époque avaient beaucoup d’humour et rigolaient de leur malheur , quand on lit un faire-part d’enterrement rédigé par leur soin:

Référence :“La journée du patrimoine du  16 et 17 septembre 2000 “